Review #18 / « La Coupure » : Fiona Barton, future reine du thriller psychologique ?

La coupure, c’est une coupure de presse sur laquelle tombent Kate Waters, éminente journaliste du Daily Post qui peine à trouver des enquêtes dignes de ce nom et Emma Massingham, employée dans une maison d’édition en souffrance.
La coupure fait état de la découverte d’un petit squelette de bébé au beau milieu d’un chantier. Et si l’instinct de Kate la pousse à creuser cette micro-histoire dans laquelle elle pressent qu’il se loge un peu plus qu’un chien écrasé, les quelques lignes propulsent Emma bien des années en arrière, mettant en danger sa santé psychique plus que fragile.
À ces deux femmes vient s’ajouter Angela dont le bébé a été enlevé à la maternité il y a une trentaine d’années et qui n’a jamais été retrouvé.

Les trajectoires de ces trois femmes, initialement mues par des motivations différentes, vont se rejoindre autour de la figure de ce bébé enterré sous une jardinière. L’enquête de Kate et celle de la police vont remuer des blessures profondes chez Emma et Angela mais elles vont également mettre au jour des meurtrissures jamais énoncées chez d’autres femmes dont les voix vont venir rejoindre le trio.

La Coupure, plus qu’un très bon thriller psychologique, est un roman choral sur ce que ça peut être d’être une femme, une jeune fille et une mère. Le récit questionne la possibilité d’une parole face à la tragédie, mais aussi la possibilité de survivre quand on a été confronté(e) au pire.

La Coupure s’inscrit donc naturellement dans la lignée de La Veuve, premier et superbe thriller psychologique de Fiona Barton dont l’expérience du milieu journalistique apporte une densité plus qu’appréciable au récit.
Si l’auteure continue à monter en puissance comme ces deux thrillers psychologiques semblent le présager, le troisième fera sûrement d’elle l’un des meilleurs auteurs du genre.

La Coupure, de Fiona Barton
Fleuve Noir, 2018, 477 pages, 20,90 €

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